40 ans de Vues d’Afrique, entretien avec Géraldine Le Chêne

40 ans de Vues d’Afrique, entretien avec Géraldine Le Chêne

Géraldine Le Chêne, est une figure emblématique du Festival Vues d’Afrique, au sein duquel elle a parcouru un chemin remarquable depuis son plus jeune âge. D’abord bénévole, elle a tracé son chemin pour devenir la Déléguée Générale du festival. Avec une expertise solide en communication et une passion débordante pour les arts et le cinéma, elle a tissé un réseau exceptionnel dans le milieu culturel, tant au Canada qu’en Afrique et au-delà. Dans cette entrevue, Géraldine Le Chêne nous fait l’honneur de discuter de la 40ème édition du festival Vues d’Afrique.

Pouvez-vous nous dire ce qui nous attend durant le festival cette année ?

Oui, absolument et avec plaisir ! Cette édition du festival est présentée par Québécor et propulsée par les cinémas Guzzo et se déroulera au cinéma du marché central du 11 au 21 avril 2024. Ce que je peux vous confier, c’est que nous mettons à l’honneur de nombreux pays cette année. Nous commençons avec la Côte d’Ivoire, avec le film d’ouverture « Marabout Chéri », une réalisation de Khady Touré et Luis Marquès, et notre marraine pour cette édition est Konnie Touré. Mais ce n’est pas tout, d’autres pays seront également à l’honneur, tels que le Sénégal, le Maroc, l’Algérie, le Burkina Faso, et bien d’autres encore. Nous projetterons cette année 140 films venant de 43 pays différents. Ces films seront regroupés sous différentes thématiques telles que le Droit de la personne, le Développement durable ou encore Agir pour l’égalité, présenté par le Centre d’étude et de coopération internationale – CECI. Comme chaque année, plusieurs prix seront décernés lors de la cérémonie de clôture le 21 avril. Nous aurons différentes catégories, notamment le regard d’ici, le moyen et court métrage, le long métrage, et un prix qui me tient particulièrement à cœur,  Regard sur la relève, car il est crucial de soutenir la nouvelle génération de cinéastes. De nombreuses surprises sont également au programme, mais je préfère ne pas tout dévoiler maintenant pour garder l’effet de surprise. Cette édition du festival sera également l’occasion de retrouvailles avec de nombreux invités qui ont accompagné notre aventure Vues d’Afrique depuis ses débuts. De plus, nous aurons l’honneur d’accueillir la toute première conférence de presse au Canada du célèbre festival FESPACO, ce qui nous remplit de joie, car ils sont parmi nos partenaires les plus vieux depuis la création du festival Vues d’Afrique.

Qu’est-ce qui différencie cette 40 ème édition de toute les précédentes ?

Ce que je pourrais dire c’est qu’au fil de ces 40 années d’expérience, chaque édition a été marquée par sa beauté, sa convivialité, sa magie, surtout lors des années en multiples de cinq, ce qui rend cette 40ème édition différente, c’est avant tout les personnes que nous invitons, le public qui aura le privilège de participer à cette célébration. Un festival de cinéma, c’est avant tout le reflet de ce que nous sommes, de nos expériences, de nos échanges. Dans le choix des participants, nous avons accordé une attention particulière aux pays qui se sont distingués par leurs récompenses ou leur singularité. Les parrains et marraines sont également une part essentielle de notre festival, car ce sont eux qui portent notre voix dans le réseau, je tiens d’ailleurs à exprimer toute ma gratitude envers ceux qui ont offert bénévolement de leur temps pour faire avancer notre cause et rayonner avec nous. Quant aux surprises, je ne peux bien sûr pas tout révéler avant le grand jour, mais je peux vous dire qu’il y aura un album commémoratif retraçant ces 40 années à travers des photos emblématiques de 1984 à aujourd’hui, ainsi qu’un documentaire couvrant cette même période. Sur le plan artistique, le festival reste fidèle à lui-même, mêlant cinéma et musique, car honorer des pays implique souvent de célébrer leur culture à travers la musique, les spectacles, la danse et les festivités. L’objectif de Vues d’Afrique est de partager ces moments inoubliables avec des individus qui regorgent de talents à partager, c’est ce qui enrichit et inspire. Un de nos parrains, par exemple, a été tellement inspiré par Vues d’Afrique lorsqu’il était parrain qu’il a décidé de présenter son propre film lors de cette édition.

Quelles sont les grandes perspectives de Vues d’Afrique pour les prochaines années, et comment appréhendez-vous la suite ?

À Vues d’Afrique, ce qui compte avant tout, c’est notre capacité constante à évoluer. Depuis notre deuxième édition, nous avons toujours cherché à toucher un public plus large, en particulier les jeunes. Pour nous, il est primordial de renouveler notre public, et cela passe notamment par leur ouverture au monde, la découverte de nouveaux talents, mais aussi la possibilité de se retrouver à travers diverses personnalités qui les inspirent ou auxquelles ils peuvent s’identifier. Pour les années à venir, notre idée est de continuer à nous adapter aux tendances. Suite à la pandémie due à la COVID-19, la tendance du virtuel s’est imposée à nous. Nous avons donc décidé de présenter nos films sur la plateforme TV5 Québec Canada, et nous avons également organisé des projections en ligne gratuites. Nous avons même expérimenté une ouverture internationale sur 2 ou 3 jours lors de deux éditions précédentes, ce qui a été un succès retentissant, avec une augmentation spectaculaire du nombre de spectateurs, passant de 10 000 à 70 000. Cela nous a permis de comprendre la valeur et l’intérêt du web. Dans cette tendance vers le virtuel, nous avons également lancé Arta, une plateforme visant à mettre en avant les talents de nos cinéastes pour ceux qui auraient manqué le festival ou qui n’auraient pas pu voir certains films. Nous suivons le cours naturel des choses, et je tiens à remercier toute l’équipe d’ARTA Diffusions pour avoir concrétisé cette vision. Nous avons toutes les qualités pour le faire, et je crois sincèrement que personne ne le fera aussi bien que nous.

J’ai plein de rêves pour l’avenir. J’aimerais que Vues d’Afrique puisse décerner des prix à la jeunesse, devenir un incontournable dans tout ce qui concerne le continent. J’aimerais créer une émission de radio où l’on pourrait écouter toute l’année des nouvelles sur les cultures des pays africains et créoles. La liste est longue, mais je crois fermement que les talents que nous avons doivent être mis en avant. Il est crucial d’avoir une agence pour faire briller ces talents, un lieu où la culture rayonne sous tous ses aspects, où nous pouvons être l’espace qui crée des ponts, où l’œuvre d’un écrivain pourrait être adaptée en film, par exemple. Vues d’Afrique est le point de départ qui trace une ligne vers d’autres horizons. Nous représentons ce que nous sommes, mais nous pouvons décider d’aller plus loin en réalisant des choses extraordinaires. Il y a tant de talents, que ce soit en Amérique du Nord ou ailleurs dans le monde, qui aspirent à grandir mais qui manquent de soutien financier. Si nous pouvions obtenir ce soutien pour les aider à briller, que ce soit par le biais de l’OIF ou de l’UNESCO, ce serait formidable.

S’il n’y avait qu’un seul message que vous souhaiteriez faire passer, le quel serait-il ?

En toute sincérité, je dirais : venez vivre l’expérience Vues d’Afrique du 11 au 21 avril au cinéma Guzzo du marché central. C’est tout simplement le meilleur du cinéma africain et créole au monde, présenté en compétition internationale. C’est une occasion unique de se rapprocher du continent et de découvrir ses pépites, de s’enrichir de cette expérience unique.

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